Cancer de la prostate

Cancer de la prostate : une décision à discuter

La prostate est une glande située sous la vessie chez les hommes. Elle peut être concernée par plusieurs maladies : infection (prostatite), augmentation de volume (adénome) ou cancer.
Le cancer de la prostate évolue souvent très lentement et peut rester sans symptôme pendant des années.

Qu'est-ce que le dépistage ?

Le dépistage cherche une maladie avant l’apparition de symptômes. Pour le cancer de la prostate, il repose sur le dosage sanguin des PSA (antigène spécifique de la prostate) et parfois un toucher rectal.

Les limites du test PSA

Le taux de PSA peut augmenter en cas de cancer de la prostate, mais dans 70 % des cas, cette élévation n’est pas due à un cancer. On parle alors de faux positifs.

Causes de faux positifs (PSA élevés sans cancer) : infection, adénome, activité sexuelle, sport (intervalle de 48h avant une prise de sang)

Un PSA élevé ou douteux entraîne une cascade d’examens (échographie, IRM, biopsies).
Ces gestes peuvent provoquer du stress, des douleurs, des saignements ou des infections.

Pourquoi le dépistage n'est pas systématique

Le dépistage n’est pas sans conséquence. Il permet de détecter plus de cancer mais pas forcément de mieux les soigner, c’est là tout le problème

Surdiagnostic: le dépistage peut détecter des petits cancers d’évolution lente qui n’auraient pas causé de problème

Surtraitement : la chirurgie ou la radiothérapie peuvent provoquer des incontinences urinaires et des troubles de l’érection sans bénéfice sur la durée de vie.

Décision partagée : mieux vaut discuter avec son médecin selon votre âge, vos antécédents familiaux et vos attentes avant de doser le PSA.

Un choix qui n’est pas si simple…

Le dépistage du cancer de la prostate n’est pas inutile… mais il n’est pas sans risque.

Si l’on teste 1000 hommes sans symptôme pendant 10 ans :

  • on évitera 1 décès 
  • mais on aura aussi 100 fausses alertes (avec stress et biopsies) 
  • et 100 surdiagnostics avec le risque d’effets secondaires des traitements (troubles urinaires, sexuels, psychologiques).

Aujourd’hui, même en cas de dépistage précoce, il reste impossible de savoir si un cancer évoluera lentement ou s’il sera agressif.

👉 En pratique, le dosage des PSA reste intéressant pour chercher un cancer de la prostate quand il y a des symptômes.

Symptôme d’un cancer de prostate

  • Présence de sang dans les urines ou dans le sperme 
  • Fatigue ou perte de poids sans explication 
  • Douleurs osseuses 
  • Difficultés à uriner d’installation rapide ou résistant au traitement (la plupart des difficultés à uriner sont liés à un adénome plus qu’à un cancer)

👉 Dans les autres cas, le dépistage est une décision personnelle qui mérite d’être prise en concertation avec un professionnel de santé, en tenant compte de chaque situation.

Aller plus loin

WhyDoc – Cancer de prostate et PSA

Ameli.fr : dépistage du cancer de la prostate